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— LE LIVRE DES FEMMES. —

saintes inspirations, comme aux transports de la passion. Dans l’âme comme dans la nature le mal est à côté du bien. Le hasard y avait conduit une première fois ces deux amans, et ils s’y rendaient toujours ensemble. Bellica, pleine de candeur et de confiance, était heureuse d’obéir. Peu de goût pour un monde qu’elle dédaignait, et un grand amour de courses aventureuses, avaient suffisamment expliqué ses disparitions fréquentes aux yeux de ceux qui eussent voulu les juger ; d’ailleurs personne n’avait le droit de lui demander compte de sa conduite. Mais tandis qu’heureuse d’aimer et plus heureuse encore de se croire aimée, elle s’abandonnait au sentiment qui absorbait sa vie, don Celebès, subjugué par une courtisane, ne reconnaissait d’autres lois que ses caprices. Cette femme jouissait de son triomphe avec un orgueil qui dominait tous ses sentimens, bien qu’il y eût de la