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— UN MARIAGE. —

dernières feuilles, les parterres étaient dégarnis de fleurs, un vent d’automne soufflait par intervalles, et ses tourbillons élevaient dans l’air le sable et les légers débris de la parure des marronniers ; la promenade était à peu près déserte.

Une jeune femme élégante, dont la toilette cependant n’accusait aucune recherche, mais plutôt des habitudes de luxe, descendit de voiture en face de la rue Castiglione, devant la terrasse des Feuillans. « À la grille du Pont-Royal, » dit-elle à ses gens. Et elle traversa lentement la grande allée découverte, plus lentement encore celles où les branches des arbres dépouillés formaient un réseau à jour au-dessus de sa tête. Ses yeux étaient baissés, sa respiration s’élevait avec effort. D’une oreille attentive elle écoutait le bruit de tous les pas, et se dirigeait vers la terrasse du bord de l’eau.

Une indéfinissable expression d’inquié-