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— LE LIVRE DES FEMMES. —

mais lorsque son regard rencontra dans le sien une profonde sympathie pour sa douleur, des larmes qui jaillirent de ses yeux expièrent son injuste vengeance. Le comte couvrit son visage de ses mains ; il resta un instant comme s’il eût été frappé par une vision.

« Cette fatale ressemblance lui fait mal, » dit tout bas madame d’Esnelle à sa nièce.

Le comte avait repris son empire sur lui-même lorsque la marquise cessa de parler. Il put même surprendre l’expression haineuse qui répondit à l’observation que madame de Golzan venait d’entendre.

Madame de Celnarre se levait pour se retirer. « Oh ! non, lui dit le comte en lui prenant la main, restez, madame ; je chercherai à étouffer les regrets que votre vue me cause… Ma pauvre Clémence, vous le savez, dit-il à la marquise, sa perte me coûte bien cher. »