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surtout mourir, car c’est là qu’on doit trouver le repos et le bonheur !

En effet le bonheur y fut : c’est pourquoi je veux vous raconter aujourd’hui comment il en est sorti.

Il y a quinze ans qu’un jeune peintre français, venant de parcourir l’Espagne, s’arrêta à Barcelonne avant de rentrer en France. Il se nommait Armand Dubuisson, et n’avait plus ni père ni mère. Ces deux pertes cruelles qu’il avait éprouvées presque en même temps étaient, plus encore que sa curiosité d’artiste, le principal motif de son voyage. Au reste, on s’occupait fort peu de lui ; car il ne paraissait pas riche, parlait peu, et ne voyait personne.

Cependant un vieil Espagnol, le comte Perez Murillo, avait depuis quelque temps trouvé grâce devant la sauvagerie d’Armand. C’était un digne vieillard qui se croyait obligé, par respect pour son nom, qu’il ne tenait cependant pas de la famille