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mensongères. C’était lui qui avait affirmé qu’il n’y aurait pas de coup de force. Les colères se soulevaient de toutes parts contre lui. Invectivé, impuissant, il ne pouvait plus qu’assister aux malheurs qu’il avait essayé de prévenir. Il resta pourtant à son poste : on sait quels efforts il fit en vain pour sauver les généraux Lecomte et Clément Thomas.

Cependant la Révolution victorieuse prenait possession de Paris. Le gouvernement était en déroute, le Comité central s’installait à l’Hôtel de Ville. Montmartre tout entier lui appartenait. La mairie fut bientôt entre les mains d’une municipalité nommée par lui. M. Clemenceau répondit, avec une grande énergie, à l’envahissement de la mairie où les suffrages du XVIIIe arrondissement l’avaient appelé. De toutes les protestations analogues, celle-là est la plus vigoureuse. Elle fut également signée par M. Lafont. La réponse ne se fit pas attendre. Un ordre d’arrestation fut lancé de l’Hôtel de Ville contre MM. Clemenceau et Lafont. Les fédérés ne purent saisir que ce dernier, que du reste ils relâchèrent bientôt.

La situation était terrible. Un rien pouvait allumer la guerre civile sous les regards cruel-