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nons prussiens, un conflit dans l’état désespéré de la France, et en face d’une telle assemblée… c’était le dernier des malheurs, et la conséquence inévitable était un écrasement de Paris, dans un massacre dont la démocratie ne se relèverait pas de longtemps. M. Clemenceau, avec sa netteté habituelle, vit le péril et fit des efforts désespérés pour le conjurer. Il comprit qu’il était nécessaire que les canons fussent rendus à l’armée sans combat. Il était très populaire dans le XVIIIe arrondissement. Il s’entremit entre les hommes qui gardaient les canons de la butte et le gouvernement.

Ce n’est pas ici le lieu d’expliquer les origines du 18 mars ni d’en chercher les responsabilités. Ce qu’on doit dire sans préjuger les intentions, c’est que l’autorité militaire fît échouer comme à plaisir toutes les tentatives faites, soit par le maire de Montmartre, soit par d’autres républicains autorisés. Les faits semblent établis. M. Thiers, conformément aux traditions du régime de 1830, à ses propres antécédents, notamment lors des affaires de Lyon en 1835, désirait avoir l’occasion de faire un acte de force, persuadé qu’il était que le parti avancé était devenu trop hardi, trop puissant pour qu’on