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février 1871. Il fut envoyé sur les bancs de l’Assemblée du jour de malheur ; il alla s’y asseoir dans le petit groupe de républicains ardents, inflexibles, noyé au milieu de la foule monarchique et cléricale sortie de dessous terre au lendemain de nos défaites.

Il semblait qu’on fût arrivé au suprême malheur, et que l’imagination ne pût rien concevoir de plus affreux. On fut vite détrompé. On put bientôt deviner qu’à toutes les horreurs de l’invasion viendraient s’ajouter les horreurs de la guerre civile. La France devait descendre un à un tous les cercles d’un nouvel enfer plus effroyable que l’enfer de Dante.

Rien ne fut négligé de ce qui pouvait pousser à bout un peuple enfiévré, surexcité par de glorieuses souffrances. Il semblait qu’on ne lui pardonnât pas d’avoir défendu l’honneur français. Le pays de la Révolution était devenu la proie d’émigrés de l’intérieur sortis d’on ne sait quel Coblentz de province, hobereaux invraisemblables, figures de bedeaux, revenants de toutes les réactions. Cela insultait Victor Hugo et Garibaldi, préparait sans se cacher la restauration du « roy légitime », laissait éclater en scènes violentes, en mots inoubliables, sa