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gouvernement, puis, après le 31 octobre, élues par la population, eurent, pendant le siège, un rôle singulièrement important. Dans le suprême péril de la patrie, il leur fallait organiser à la fois l’armement, la nourriture de leurs administrés. Après la brusque chute de l’empire, dans un temps où l’on n’avait guère le temps de légiférer, ils avaient, de par la force des choses, une certaine latitude pour adapter aux idées républicaines la situation de leur arrondissement, et c’est ainsi que quelques-uns, dont Clemenceau, laïcisèrent les écoles. Dans toutes les angoisses d’une résistance désespérée à l’invasion, ils se trouvaient les intermédiaires naturels entre le peuple de Paris et le gouvernement. Le conseil des maires était devenu à la fin un pouvoir constitué, une sorte d’assemblée délibérante.

Ce fut une rude épreuve. M. Clemenceau y conquit sa popularité. Aussi, quand toute espérance croula, quand les forts de Paris furent ouverts aux Allemands victorieux, quand cinq mois de résolutions désespérées, de souffrances intrépidement supportées, aboutirent au dernier désastre, le nom de Clemenceau figura-t-il dans les mémorables élections parisiennes de