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cela que les républicains restés « entiers », suivant le mot qu’a prononcé un jour M. Gambetta, sont réduits à prendre un rôle de critiques. À qui la faute ? Et peut-on leur reprocher ce qui est la conséquence forcée de la situation ?

Ce n’est point, il est à peine besoin de le dire, que les principes républicains pour lesquels luttent M. Clemenceau et ses amis soient des sortes de dogmes religieux, révélés sur un Sinaï révolutionnaire, et devant lesquels il faut se prosterner avec un sentiment d’adoration mystique, sans tenir compte des choses de ce bas monde. De telles conceptions, dans un esprit nourri à l’école des sciences expérimentales, seraient particulièrement inexplicables. Non. Les principes républicains ne sont pas des dogmes. Ce sont des notions de science politique qu’on peut tenir comme établies par l’expérience et la raison, puisqu’on ne peut leur opposer que des conceptions antérieures qu’elles ont déjà détruites dans le domaine des idées. Les adversaires qu’on trouve devant soi, dans les luttes qu’on soutient pour ces principes, ce ne sont pas des idées expérimentales différentes, ce sont des timidités, peut-être des arrière-pensées, — des intérêts unis avec ces appréhensions va-