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roulait au Canada et qui, reçu à l’Ambigu par Charles Desnoyers, devait être joué par Dumaine et Mme Laurent. Mais, Desnoyers mort, l’Ambigu ne jouait pas plus Fleur de Liane que l’Odéon, Vaez parti, ne jouait Bernard Palissy. Sardou porta son drame canadien à Féval, qui ne le lut peut-être pas, mais qui parla à son jeune visiteur d’un rôle de bossu que voulait jouer Fechter. Lui, le beau Fechter, l’Armand Duval de la Dame aux Camélias, avait ce caprice de se montrer au public laid et contrefait, une gibbosité au dos et de l’esprit aux lèvres. « Il y avait, dit Féval à Sardou, dans la rue Quincampoix, au temps de Law, un petit bossu qui louait sa bosse aux Mississipiens et qui fit fortune. Songez donc à ce personnage-là ! » Sardou y songea tant et si bien qu’il en résulta le Bossu, avec Cocardasse, Passepoil et le fameux dénouement, le coupable se livrant lui-même grâce à une fausse preuve, moyen excellent emprunté à la Poule noire, de Berquin. Fechter allait donc jouer le Bossu, mais il change d’idée, il prend la direction de l’Odéon ; il joue Tartufe. Adieu, le drame !

Tout craquait autour de Sardou et se brisait