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puis il emportait chez lui, comme consolation, ce mot de M. Narrey, dit au foyer des artistes, après la tempête : « On a joué ce soir Laluyé et Sardou ; on a applaudi Laluyé et sifflé Sardou : eh bien ! l’auteur dramatique, c’est Sardou ! »

Ce qui navra plus profondément cet homme de vingt-trois ans, luttant déjà depuis des années, ce fut le refus, par une direction nouvelle, d’un Bernard Palissy en vers, qui figurait, sur le registre officiel, avec ce mot reçu, trois fois écrit par Gustave Vaez et trois fois effacé par Alphonse Royer. « Si votre Palissy était reçu, dit M. de La Rounat à Sardou, je le jouerais ; mais, vous le voyez, il ne l’est pas ! » Sardou, un moment, se sentit là découragé, le cœur crevé. Quel écroulement ! Mais il n’était pas fait pour les tristesses stériles. Il avait foi en son étoile, et il poussa de nouveau le cri de Julien Sorel : « Aux armes ! »

À l’Odéon, il s’était lié avec le professeur Boudeville, sorte de Neveu de Rameau de l’art dramatique qui avait joué un rôle dans la Taverne. Boudeville connaissait Paul Féval. Sardou, présenté au romancier, écrivait alors un drame, Fleur de Liane, dont l’action se dé-