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dans cette Reine Ulfra, ou l’on entendait, à la fois, comme des échos du palais de la vieille Rome et de la terrasse d’Elseneur.

Ce romantisme mitigé devait paraître trop romantique encore aux universitaires qui entouraient Victorien Sardou et sa famille. Il se trouvait parmi eux cependant un docteur Londe, bibliothécaire du Luxembourg en 1848, ami de Louis Blanc, et qui donnait du courage au jeune tragique : « Il faudrait montrer votre pièce à Rachel ! lui disait-il. » Eh ! sans doute ! Rachel était toute-puissante alors. Mais comment arriver jusqu’à Rachel ? Sardou suit alors le conseil d’un de ses amis, Mouillard, un peintre, et s’en va tout droit frapper à la porte de Chotel, directeur du théâtre de Belleville, qui avait joué parfois avec Rachel, en province. Étonnement du vieux comédien en voyant arriver ce jeune homme qui, là, de but en blanc, lui demande de présenter à Rachel — quoi ! — une tragédie…

« Mais on l’en accable, de tragédies, mademoiselle Rachel ! Mais des auteurs qui ont un nom font chez elle antichambre avec leurs manuscrits sous le bras ! Mais Musset lui-même…