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avait un père riche, le grand-père de Victorien Sardou, ancien volontaire de 92, chirurgien de l’armée d’Italie, et qui, au Cannet, grand propriétaire d’oliviers, faisait avec Marseille et Grasse un gros commerce d’olives. Une gelée emporta sa fortune en une nuit, et, par suite, son fils aîné ; le père du futur auteur dramatique vint à Paris chercher fortune à seize ans. Donnant des leçons le jour, le soir il tenait les écritures chez des commerçants. Il logeait Hôtel du Gaillardbois chez un bonhomme dont il mettait les livres à jour, et, en 1829, un voyageur de Troyes, descendu à l’hôtel du Gaillardbois, demandant au père Lecerf s’il ne connaissait pas un bon teneur de livres pour apurer ses comptes, Lecerf lui désigna Antoine Sardou, un grand garçon de vingt-neuf ans, tout prêt à partir pour la Champagne. Le voyageur troyen s’appelait M. Viard, et à Troyes il exerçait la profession de calandreur, une des grandes industries troyennes. Il avait deux filles ; M. Sardou s’éprit de l’une d’elles, la demanda en mariage, l’emmena à Paris et, il n’y a pas trois ans, sous les grands arbres de Marly, les deux époux de 1830 célébraient, comme dans un tableau de Greuze, leur cin-