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lontiers accueillant et entouré d’amitiés dévouées ; mais son existence de prodigieux labeur et d’action incessante ne lui laisse pas toujours le temps d’évoquer les heures d’autrefois. Quelque jour il écrira ses Mémoires, comme il doit écrire ses Promenades autour de Marly, et la foule saura, par des détails plus captivants qu’un roman, comment on lutte quand on a la bravoure et comment on arrive quand le talent est à la hauteur du courage. Ce jour-là, on déchirera les feuillets que je vais écrire mais qui seront, en attendant, le premier chapitre d’une glorieuse histoire, le début d’un beau conte de fées. Mais non. Non, il n’y a plus de fées en ce monde : il n’y a que des hommes, ouvriers de leur destinée, et qui se font eux-mêmes leur place et leur avenir.

Victorien Sardou est né le 5 septembre 1831 dans une vieille maison de la rue Beautreillis. C’est un Parisien, fils de Provençal, dont le père, un érudit qui publiait naguère une remarquable édition de Rabelais avec notes, était alors professeur de tenue des livres à l’École de commerce de Charonne, fondée par M. Pinel Grandchamp. M. A. Sardou ne semblait pas, en naissant, destiné à donner des leçons. Il