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de cette médaille qu’on appelle le succès ; il a sur eux cet avantage que ces malveillances n’ont jamais chez lui dépassé la surface. Si elles se sont quelquefois traduites par une boutade, elles se sont toujours terminées par un sourire. Très en vue, très envié, nous ne lui savons pas un ennemi ; nous ne croyons pas que l’on puisse faire d’un homme un plus bel éloge. Et pourtant il a eu ses heures de polémique et de protestation, et naguère, à propos de la comédie de Monsieur le Ministre, un maître de la critique contemporaine, M. J.-J. Weiss, écrivait dans le Journal des Débats :

Le roman est un beau livre et une belle action. Pour l’écrivain, il a fallu l’accord du talent et du caractère. Un républicain qui souffre de son idéal qu’on ternit ou qu’on déshonore ; un patriote que blessent les vices du temps ; un honnête homme aux mains nettes ; un chef de famille aux mœurs probes ; la haute impartialité de l’artiste ; le coup d’œil investigateur, l’indifférence courageuse et l’exhaussement de soi-même par-dessus les réclamations injustes des amitiés mesquines, voilà ce qui fait le prix de ce livre rare.

Claretie eût pu mettre comme épigraphe à son livre cette parole qui est de lui : « Mon idéal, à vingt ans, a été de vivre sous la République et non, comme tant d’autres, de vivre de la République. »