Page:Collectif - Célébrités contemporaines, Vol 2, 1883.djvu/352

Cette page n’est pas destinée à être corrigée.

tion de ce mari justicier qui s’éprend d’une femme ressemblant à la morte et retrouve pour rival l’amant qu’il aurait pu tuer et qu’il n’a plus le droit de frapper. Il y aurait là un drame tout fait.

Le sujet de la Maîtresse est plus simple : un fait divers, rien de plus. C’est une femme plaidant contre son mari qui l’a trahie et finissant par lui pardonner à cause de ses enfants. La peinture des sentiments est singulièrement touchante dans le terre à terre de l’action ; et puis, il y a là une très curieuse étude de la vie des cafés-concerts et de ce que Claretie appelle « la bohème bourgeoise. »

Tout écrivain a pour objectif son but, son désir. Celui de Claretie est très aisément perceptible. Il croit, non sans raison, qu’entre l’idéalisme et le naturalisme absolus il y a place pour le roman vraiment humain, touchant à la fois à l’un et à l’autre. « Ni ange ni bête, voilà l’homme. » Ce mot de Pascal pouvait servir de devise à l’auteur de Monsieur le Ministre.

Le grand paysagiste Jules Dupré, le cousin de Claretie, lui disait un jour :

— N’oublie jamais que, pour qu’une œuvre