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jouent des obstacles, mais n’attendent pas l’âge où l’on raisonne pour entrer en action. Je jurerais que dans les vagues rêveries des premières années, où l’avenir se présente toujours avec les multiples miroitements du kaléidoscope, jamais l’idée qu’il pût être autre chose qu’un écrivain n’a traversé sa cervelle. Sa devise si caractéristique, Liber libro, « Libre par le Livre », doit dater du collège comme ses premiers essais.

À l’époque où nous le rencontrâmes, il avait déjà emmagasiné une dizaine de volumes. La maturité de son jugement le dissuada de leur donner la volée ; il les tenait pour œuvres d’apprenti, bonnes à le préparer à passer maître. Il les a gardées inédites, ces œuvres de jeunesse écrites en Périgord, chez son grand-père, car, né à Limoges, comme Noriac, Claretie est d’origine périgourdine. Sa famille est de Sainte-Alvère, près Bergerac.

Modeste avec ces essais, il sut également résister à l’entraînement de ses succès dans le petit journalisme ; il ne leur tailla, dans sa vie, qu’une part proportionnée à leur importance ; la plus grosse, il la réserva à l’étude. En attendant que l’observation lui livrât les secrets du