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loupe sur les plus menus travers ; mais peut-être alors votre conscience entrera-t-elle en révolte ; sa susceptibilité n’a pas besoin d’être excessive pour que vous reconnaissiez que mieux valait affronter l’indifférence du public et rester vrai.

Cependant, il faut être juste : par ce temps de dénigrement à outrance, de déchaînement, de sottes et plates envies, se livrant carrière avec le vocabulaire que vous savez, quelques noms, en bien petit nombre, ont le privilège d’une sympathie presque unanime. Celui de Jules Claretie est de ceux-là. Quoi que nous dicte notre respect pour son caractère et notre admiration pour son talent, nous sommes à peu près certains de ne pas rencontrer de contradicteurs, de n’avoir été que le porte-parole des sentiments de ses confrères aussi bien que du public. C’est cette considération qui nous a décidé à aborder un travail au-dessus de nos forces et tout à fait en dehors de nos thèmes de tous les jours.

Il y a déjà bien des années que nous avons, pour la première fois, rencontré Jules Claretie ; c’était aux alentours de 1860, à l’occasion d’une ouverture du Tir national de Vincennes.