quantes. Auriez-vous la prétention de lui apprendre que X… est un littérateur de talent et Z… un garçon d’esprit ? Il le sait aussi bien que vous ; souvent même il le sait beaucoup trop, car ce n’est pas uniquement vis-à-vis des justes que nous nous montrons Athéniens.
Ce qui ne lui déplairait pas à ce public, ce serait d’entendre dire qu’une réputation est surfaite et qu’il est outrageusement volé. L’attrait d’une biographie se mesure un peu aux indiscrétions qu’elle promet ; quand elle arrive à friser le scandale ou à pratiquer « l’éreintement » son succès est assuré. Un pamphlétaire qui fit tapage, il y a quelque vingt-cinq ans, n’eut pas d’autre système, et il enrichit son éditeur.
Si vous n’avez que du bien à dire de votre sujet, regardez à deux fois avant d’entreprendre une œuvre de ce genre ; si justes que soient vos appréciations, on les taxera de banalités, si méritées que soient vos louanges, on n’y voudra voir que l’indulgence peu désintéressée de la camaraderie. Vous avez, il est vrai, la ressource de vous procurer un certain vernis d’impartialité en assaisonnant vos compliments de réserves désobligeantes, en promenant la