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cette vie si mouvementée qui sera probablement, dans l’avenir, le thème de plus d’un volume et de plus d’un drame, choisir les épisodes principaux.

Rochefort a de beau et de rare, — je mets à part son esprit — son inébranlable fidélité à ses convictions.

Le 24 février 1848, au lycée Saint-Louis, il entraîna toute sa classe aux barricades. Il n’y eut ni mort d’hommes ni mort d’enfants. Mais l’intention y était. Au 2 décembre, il amoncela des pavés au faubourg Saint-Martin, se battit, tira sur les conspirateurs, faillit être fusillé, se faufila, le long des murs, jusque rue Jean-Jacques-Rousseau, où sa mère, anxieuse, le pleurait. En 1863, il rencontra, dans une réunion du cinquième arrondissement, l’ami qui l’accompagnait aux jours féroces où l’empire se fondait :

« Vous êtes toujours aux bons endroits », lui dit son voisin, qu’il ne reconnaissait plus. En effet, Rochefort était toujours aux bons endroits : en prison, en exil, en enceinte fortifiée. Il restait et il est resté dans sa ligne ; il n’en a pas un instant dévié. Très libéral, et non ja-