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Alexandre Dumas hier, comme Victorien Sardou demain, a publié ses Œuvres complètes ou plutôt ses œuvres choisies. Dix volumes de bon sang et de bon sens : un puits de gaieté. Peut-être y ajoutera-t-il quelques volumes nouveaux encore, car je ne sais point de répertoire plus riche que le sien. Puis il se reposera, étant bien décidé, dit-il, à ne plus rien donner au théâtre. Je souhaiterais que ce fût là serment de buveur, car on revient toujours à cette boisson tout à fait enivrante qui se distille dans les coulisses, entre une vieille affiche et une toile d’araignée.

« Non, non, dit volontiers Labiche, je me rappelle fort bien qu’un jour, étant dans le cabinet d’Offenbach, aux Bouffes, un garçon de bureau apporta une carte au directeur du petit théâtre… Offenbach la prit, la regarda et, avec un mouvement d’humeur et d’ennui : « Répondez, fit-il, que je n’y suis pas ! » Or cette carte était celle de M. Scribe, vieilli. Scribe venait là proposer la reprise de sa Chatte métamorphosée en femme transformée en opérette. Et lui, dont les directeurs les plus fameux avaient jadis assiégé la porte, lui, l’universel et omnipotent M. Scribe, il faisait antichambre au