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je le répète, il y avait dans cette pièce, que nul ne connaît à présent, des scènes d’une puissance vraie et un instinct singulier du dramatique. N’est-il pas plaisant de voir débuter ainsi, par les grossissements de voix d’un drame judiciaire et les noirceurs d’une cause célèbre, un homme qui écrira plus tard la Grammaire, qui fera si gaiement de l’excellente comédie bourgeoise et qui sera l’éclat de rire de la scène contemporaine ? Je livre aux curieux de menus faits ignorés cette bizarrerie, qui prouve une fois de plus combien souvent les gens de talent cherchent leur véritable voie avant de s’y engager bravement et décidément.

Mais, à vrai dire, le début de M. Eugène Labiche au théâtre, ce n’était point l’Avocat Loubet et je pense que l’auteur de Monsieur Perrichon avait été poussé tout d’abord vers le « larmoiement » par Marc Michel, son ami, qui donnait alors à la Revue des Théâtres des nouvelles gaies et à la Revue de l’Époque des histoires sombres, bizarres, mystérieuses, dans le genre des Contes goguenards de Théophile Gautier ou du Champavert de Pétrus Borel, le lycanthrope. Labiche entrant au théâtre par la poterne du mélodrame, c’est Molière ou Re-