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diversement appréciée. Lancé par un rédacteur du Petit Journal, le mot « opportunisme» avait conquis une vogue rapide, au grand détriment de la politique opportune. Encore une fois, rien n’est absurde et dangereux comme un mot en isme. C’est un gros mille dans une cible. L’opportunisme, nous l’avons esquissé dès 1868[1]. Ce n’est autre chose que la reprise de la tradition, souvent interrompue, de ce grand parti des politiques « soutien des heures difficiles », qui naquit en France avec la politique elle-même, aux temps de la Ligue. Il n’y eut, il n’y a, et il n’y aura jamais, avec tant d’épithètes et d’affublements divers, que quatre partis : les « bons chrétiens », les « réduits », les « hérétiques » et les « politiques. » « Penser en hérétique, agir en politique, » tel nous paraît être le mot d’ordre de toute besogne efficace. Mais où s’arrête la pensée ? où commence l’action ? c’est ce que chacun détermine à sa guise. Et Naquet, dans cette campagne toute de bonne et loyale intention, ne crut point cesser d’agir en politique.

Il improvisa un journal, la Révolution, qui dura du 12 novembre au 13 décembre 1876. Il collabora aux Droits de l’homme, avec Yves

  1. Au pays de l’Astrée, chap. vi.