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lui signalait en Naquet un combattant qu’il serait facile d’isoler des siens, un enthousiaste que l’on pourrait attirer dans un piège. Justement Bonaparte, qu’épouvantait le flot montant de l’opposition légale, commençait à éprouver le besoin d’une petite conspiration-réclame. Naquet et Acollas furent les victimes désignées. Un Hayot et un Godichet, agents provocateurs, se chargèrent de la chose. Ils arrachèrent à la confiance de Naquet une recette pour la préparation du fulmi-coton. Des proclamations furent rédigées, un soir chez Acollas, par Élisée Reclus, Delescluze et Versigny, frère du député. Elles visaient la dernière expédition de Rome. Imprimées à Genève, elles en revinrent tardivement, après Mentana, et quelques-unes furent saisies chez nos professeurs. On les arrêta ; et le procès fut vite instruit. On leur adjoignit un journaliste, Verlière, et quelques obscurs, dont Hayot et Godichet. On alla jusqu’à douze, mais pas un de plus. Cela eût fait deux Procès des treize sous l’empire, et l’on eût trop ri. Delesvaux présida, ce fameux Delesvaux dont la fin tragique pendant le siège garde quelque mystère. On l’a suicidé, n’est-ce pas ? L’avocat général fut M. Lepeltier, petite personne sèche,