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ce secours du bon conseil qui soulage si délicieusement les solitaires angoisses du cœur. Elle lui donna le secours matériel qui écarte le besoin immédiat. Les douze cents francs qui vinrent d’elle au jeune homme, — économies d’une fille pauvre et fière, — suffisaient à écarter les premières et immédiates inquiétudes. M. Renan eut le loisir de regarder autour de lui, de se faire agréer comme professeur interne dans une modeste institution. Il y commença de préparer ses examens universitaires, qui furent comme un jeu pour cet esprit exercé à la rude gymnastique de Saint-Sulpice. En 1848, c’est-à-dire exactement trois années après avoir abandonné le séminaire, M. Renan était reçu le premier au concours de l’agrégation de philosophie. Dans l’entre temps, il avait présenté à l’Institut un mémoire sur les langues sémitiques, et remporté le prix Volney. La carrière de la haute science s’ouvrait devant lui.

L’existence d’un homme d’étude se passe tout entière entre les murs de son cabinet, parmi ses papiers. Aussi la nomenclature des ouvrages de M. Renan constitue-t-elle la seule biographie de ses années de virilité. Comment ne pas insister pourtant sur le gracieux et tendre