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que date l’amour de la Muse. « Cet amour-là, disait l’héroïque Flaubert, console des autres et les remplace !… » C’est dans la salle de travail de Saint-Nicolas que M. Ernest Renan, alors si inconnu de lui-même et du monde, devint l’homme de lettres qu’il est demeuré à travers toutes les métamorphoses de sa pensée, l’homme de lettres qui, à l’heure présente ne voit plus guère dans les vicissitudes de la vie qu’un prétexte à des pages éloquentes et fines. C’est encore Flaubert qui disait : « Le monde et sa propre personne ne fournissent à l’écrivain qu’une illusion à transcrire… » Ne serait-on pas tenté de croire que, du moins au point de vue chrétien, les vieux docteurs avaient raison qui considéraient le talent comme un péché splendide ?

Le séminaire d’Issy renouvela chez M. Renan les sources à demi taries de la curiosité scientifique. Il nous a présenté un tableau charmant du petit pavillon de la reine Margot devenu, par les hasards des héritages et des donations, une succursale du grand Institut de Saint-Sulpice. La vieille construction, le parc attenant où des édicules pieux et des statues de sainteté dressaient leur forme grise au détour des allées, le petit cimetière de la compagnie, et