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méprisant que son père Nicolas, plus indulgent que son chancelier Gortschakoff, le czar Alexandre II était venu voir son bon frère, Napoléon III. On lui montrait les curiosités de la capitale : jeunes boulevards, vieux édifices, vieilles personnes, la rue de Rivoli et le gros Rouher, le musée de Cluny et la Schneider. Comme il montait les marches du palais de Justice, un avocat en robe s’approcha de lui, et, fort poliment, le saluant de la toque, lui dit en manière de bienvenue, d’une voix calme et ferme : Vive la Pologne ! Cet oublieux de l’étiquette qui avait négligé de se faire présenter, c’était Me Floquet. Grand brouhaha parmi les assistants. Ratapoil s’indigne, et Prudhomme proteste. Grand émoi dans l’entourage du czar. Alexandre, un peu effaré, rebrousse chemin et gagne rapidement sa voiture. À la portière, deux autres avocats en robe l’attendaient, et, fort poliment le saluant de la toque, lui dirent : Vive la Pologne ! L’un s’appelait Salvetat. Il est mort, préfet de la République à Marseille ; l’autre était Gambetta. Le soir, à l’Elysée, Alexandre répétait à tout venant : Qu’est-ce qu’ils me voulaient donc, ces prêtres ? Sur les instances de quelques bonapartistes