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Il a, tous le disent ou l’avouent, un magnifique talent oratoire. Il a, ses adversaires le reconnaissent, un caractère, simple et fier. Avec un talent et un caractère on fait un type. Charles Floquet sera, en effet, une des figures typiques de la République troisième et définitive. Vous lui trouveriez facilement sa pareille parmi les portraits de la Convention. Homme d’action enthousiaste et prompt, tribun vigoureux, il eût été, en 92, un chef à la Montagne, un commissaire aux armées. Il fut contre le bas empire un révolutionnaire. Il est, dans le gouvernement du suffrage universel, un précurseur et un fondateur.

Né à Saint-Jean-Pied-de-Port (Basses-Pyrénées), le 20 octobre 1828, Floquet achevait, en 48, au collège Saint-Louis, d’excellentes études, couronnées souvent dans les concours. Éclate le 24 février. La guerre est dans les rues, et prudemment on garde les écoliers dans les écoles. Floquet force la consigne, et avec lui deux camarades. Ils s’échappent nu-tête, en tunique, le ceinturon à la taille. Aussitôt vus, aussitôt acclamés. Un flot de peuple les soulève et les dépose aux marches du Panthéon, en face d’un régiment de ligne,