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d’une falaise à pic. Un coup d’éperon, un coup de cravache, et c’en est fait. Blanche de Chelles, cette sœur de Julia de Trécœur, avale un verre de poison et meurt dans des convulsions horribles. Et c’est ainsi que M. Feuillet, qui satisfait les mangeuses de fruit défendu en les montrant si séduisantes, si provocantes, si spirituelles et si belles, satisfait aussi la morale en leur infligeant une agonie finale qui rétablit les choses.

Dans la première partie de son œuvre — celle de sa première manière, comme on l’a dit, — M. Feuillet s’attachait à calmer doucement et finement, avec un léger ton d’attendrissement railleur, ces crisiaques du mariage. Il a plus d’une fois rendu service à des maris, ses spectateurs. On dit qu’un jour l’auteur de Malvina reçut de la main d’une mère ces mots pleins d’émotion : « Merci, monsieur, je vous dois ma fille, votre comédie lui a rendu la raison. » — « Que de confidences de ce genre vous auriez droit à recevoir, disait fort joliment M. Vitet à l’auteur de la Crise. Si la gratitude conjugale écrit aussi de tels billets, vous devez en être accablé !»

Depuis, dans l’Histoire d’une Parisienne, dans