dans les Scènes et Comédies, M. Vitet, comparant l’auteur de la Crise à l’auteur du Caprice, louait surtout ces causeries délicates et attachantes, qu’il comparait — en vrai critique d’art faisant de la critique littéraire — à des œuvres qui auraient « le fini de la miniature et le négligé du croquis ». Je n’abuserai pas de la facile méthode du parallèle en littérature. L’art des comparaisons est usé. Il faut prendre un homme tel qu’il est et de pied en cap, — dans son idiosyncrasie, diraient les philosophes, — dans son tempérament, pour parler la langue d’aujourd’hui. Sainte-Beuve, à propos d’Octave Feuillet, a cité ce mot qui n’est qu’un mot parfaitement injuste comme tous les mots : le Musset des familles — il est de Jules ou d’Edmond de Goncourt, ce calembour trop rabâché.
Non, Octave Feuillet n’est point cela. Il est Octave Feuillet, c’est-à-dire un des talents les plus rares et une des natures les plus exquises de ce temps. Je me suis lassé, avec l’âge, d’admirer les pénibles tours de force des hercules forains et je ne trouve aujourd’hui, avec raison, de véritable puissance littéraire que chez les gens qui savent avoir l’audace sans la tension de muscles, et qui, risquant une hardiesse, gar-