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Son jour est venu enfin ; il n’a rien tenté pour le devancer ; au contraire. En 1878, M. Dufaure fit offrir un portefeuille à M. Jules Ferry ; M. Jules Ferry refusa. Sa pensée était le mot même de cet homme d’État, mais retournée : « Pour des hommes nouveaux il faut des situations nouvelles ». La démission de M. le maréchal de Mac-Mahon, à la suite des élections sénatoriales de 1879, l’élection de M. Jules Grévy par le Congrès, créèrent cette situation nouvelle. L’occasion attendue par M. Jules Ferry se présentait à lui ; il ne la laissa pas échapper.

Il acceptait le ministère de l’instruction publique ; on s’en étonna, même parmi ceux qui éprouvaient de la sympathie pour sa personne. Passe pour l’intérieur, pour la justice, disaient ils, passe même pour le commerce, — car, à cette époque, M. Jules Ferry était très activement mêlé aux questions de douanes, — mais l’instruction publique ! Attendez-le à l’œuvre, répondaient ceux qui, l’appréciant mieux, avaient pesé les paroles de cet avocat peu causeur, surpris une pensée tenace et de longue portée derrière cette physionomie énigmatique, observé enfin la correction de sa conduite et le