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dans les conditions les plus favorables, ses idées politiques et sociales. Aucun autre régime n’eut même la part si belle ; porté là par un immense mouvement d’opinions, acclamé comme un libérateur, le parti républicain était maître de l’opinion et de la confiance publiques ; les crises n’avaient fait qu’éprouver sa force, et l’Europe entière saluait avec étonnement cette République qui dénouait pacifiquement les situations les plus redoutables.

C’est une terrible épreuve, pour un parti de progrès et de liberté, que d’arriver au gouvernement. On l’a vu en 1830, pour les libéraux de la Restauration. On l’a vu de nouveau, pour les républicains, dans les années qui se sont écoulées depuis 1879 jusqu’à l’heure présente. De tels partis sont portés au pouvoir par des luttes qui remuent profondément le pays. Le lendemain de la victoire, la nation, lasse de son effort, confiante dans les hommes qu’elle a mis à sa tête, s’abandonne au repos qu’elle a si bien gagné. Le gouvernement a une période de répit pendant laquelle il n’est plus incessamment stimulé par l’opinion. C’est pendant cette période que le pouvoir exerce sa dangereuse action sur les vainqueurs arrivés aux affaires.