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tou. M. Clemenceau y servit de témoin, avec M. A. Targé, à l’ancien chef des 363. Je rappelle ce fait parce qu’il indique assez qu’il n’y eut rien de personnel dans la lutte entreprise plus tard par le député de Montmartre contre la politique du député de Belleville. L’année suivante, une campagne fut vigoureusement conduite contre la préfecture de police. M. Clemenceau porta la question à la tribune. Il eut gain de cause et renversa le ministre de l’intérieur, M. de Marcère.

C’est vers cette époque que son rôle prit toute son importance. Jusque-là, M. Clemenceau était resté un soldat d’avant-garde dans les rangs de l’armée républicaine. Mais les événements avaient créé une situation nouvelle. Au mois de janvier 1880, la démocratie républicaine, pour la première fois en France après quatre-vingt-dix ans de luttes, obtenait un pouvoir durable, dans des conditions pacifiques et normales ; jusque-là, elle n’avait eu d’autre moment qu’une heure, en 1848, au milieu des plus terribles orages. Elle possédait enfin ce que le césarisme des Bonaparte, la royauté dite légitime, la monarchie bourgeoise avaient seuls possédé jusque-là, le moyen d’appliquer,