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d’État intimidé et irrésolu, ont appelé le coup de vigueur. Naturellement, après la dissolution, aucun candidat à affiches blanches ne se risqua sur la butte Montmartre, et M. Clemenceau fut réélu à une écrasante majorité. Les conspirateurs étaient acculés à un crime. S’ils ne le firent pas, ils le rêvèrent. La préparation laborieuse et médiocrement vaillante d’un coup d’État succéda à la réélection des 363. On se rappelle qu’en présence du complot, la majorité remit le soin de la diriger à un comité de dix-huit membres pris de tous les côtés de la Chambre. M. Clemenceau fut au nombre des dix-huit. Il est inutile aujourd’hui de taire qu’en face de l’organisation de l’attentat, on chercha à organiser la défense de la loi ; qu’on prépara les mesures à prendre pour déjouer ce coup d’État ; que des plans avaient été tracés, des intelligences pratiquées. On connaissait l’énergie, le sang-froid de M. Clemenceau. Il eut un rôle dans ces préparatifs.

Cela devait finir, cela finit en effet par une capitulation. C’est ainsi qu’il gagna une année de répit. Le 16 mai vaincu resta encore une année à l’Élysée. C’est dans cette période qu’eut lieu le duel de M. Gambetta et de M. de Four-