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généraux un délit nouveau, le délit d’appel à la conciliation, la ligue s’épuisait en vains efforts, tandis que le grondement du canon, les obus lancés sur les Champs-Elysées, les sanglantes et interminables batailles dans lesquelles Neuilly, les environs du fort d’Issy étaient disputés maison par maison, les outrages prodigués aux colonnes de prisonniers, les violences de la Commune emportée par le vertige de la défaite, les mille incidents de cette tragique période, enflammaient les haines de part et d’autre, et semblaient rendre chaque jour plus chimérique l’œuvre entreprise par quelques hommes de bien sans pouvoir d’aucune sorte.

On pouvait craindre que la Commune produisît les mêmes effets que les journées de juin, et que la France, dans un moment d’épouvante, se livrât à la réaction. Les élections de 1871, faites pendant la guerre, furent un triomphe inespéré pour le parti républicain. Dès lors la ligue eut un point d’appui dans tous les départements. Nombre de municipalités, fortes de leur mandat récent, se joignirent aux républicains qui, à Paris, essayaient d’arrêter l’effusion du sang. C’est l’époque où les grandes