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après, la guerre civile était déchaînée, et le sang coulait.

M. Clemenceau, avec MM. Lockroy et Floquet, comprit dès le premier moment que dans une pareille lutte la place des représentants de Paris était dans Paris assiégé. Il adressa sa démission à l’Assemblée qui recommençait contre la capitale le siège prussien. Et quoique la lutte eût commencé avec un caractère d’horreur implacable (une exécution de prisonniers avait lieu, dès le premier jour, du côté de l’armée régulière), il reprit avec ses amis l’œuvre de pacification qui venait d’échouer.

Ainsi fut créée la Ligue d’union pour les droits de Paris. S’interposer entre les combattants, essayer de faire taire les passions allumées de part et d’autre, mettre fin à la guerre civile avant qu’elle eût abouti à une victoire forcément affreuse, tel était le programme de la ligue. Programme courageux s’il en fut. Placé entre les deux armées, on risquait d’être frappé par les deux. Suspecte au pouvoir parisien, qui craignait de s’attaquer ouvertement à elle, à cause de la force d’opinion qu’elle représentait ; condamnée à Versailles, où M. Dufaure, garde des sceaux, créait par une circulaire aux procureurs