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sa cause dans l’excès d’extension de la base de l’os surfrontal. Au lieu d’un mérain ou cordonnet osseux qui, chez les Cerfs, termine cette pièce sur-ajoutée, c’est dans les Girafes une lame mince se prolongeant sur toute l’étendue des deux os frontaux ; car ils sont au nombre de deux, dans une Girafe assez jeune pour que les sutures de ses pièces crâniennes soient visibles.

La Girafe prend donc un bois, comme dans son premier âge le jeune Cerf prend le sien. Mais à l’égard du jeune Cerf, la peau d’enveloppe meurt bientôt et se détache ; bientôt aussi la tige osseuse qui est à nu, tombe elle-même en vertu du phénomène de l’exfoliation des os : l’année suivante, un autre prolongement frontal, à tige rameuse, est reproduit sur la tête du Cerf. Or, rien de cela n’a lieu à l’égard de la Girafe. Celle-ci conserve toujours l’excroissance sur-frontale revêtue de sa peau, qu’elle acquiert d’abord et qui caractérise le premier âge des Daims, des Axis et des Cerfs ; d’où il résulte que la Girafe est dans une condition particulière entre les ruminans cornus et les ruminans branchus. La Girafe est donc remarquable principalement sous ce point de vue, qu’elle réalise, et conserve dans un état persévérant, ce qui n’est pour les Cerfs et les autres ruminans branchus qu’un phénomène du premier âge.

J’ai comparé la Girafe nouvellement arrivée au Muséum avec des Girafes que les voyageurs le Vaillant et Delalande avaient rapportées du Cap : je crois à des différences spécifiques ; mais j’attends pour les indiquer que j’en aie sous les yeux tous les élémens. Je me flatte de les obtenir de la bienveillance éclairée des naturalistes qui ont voyagé dans l’Orient, et qui ont déposé les