Page:Collectif - Annales sciences nat, Vol 11, Crochard, 1827.djvu/212

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 216 )

un mémorable exemple de l’application de cette loi.

En effet, on ne peut rencontrer un corps plus exigu d’avant en arrière ; car il se divise à-peu-près en trois parties, l’une pour l’épaule, l’autre pour la hanche, et la troisième, à-peu-près d’une même étendue longitudinale, pour la région moyenne. Or, c’est celle-ci qui est d’une exiguité à remarquer, aucun autre animal ne fournissant une semblable considération.

À ce tronc si court sont attachés des membres d’une longueur gigantesque : l’enjambée faite est ainsi profitable à une marche fort rapide ; mais cependant quelque chose contrarie ce résultat : 1o les deux paires d’extrémités sont trop rapprochées ; 2o elles sont un peu inégales en longueur, et elles le sont dans un sens à retarder la vitesse des mouvemens. Les animaux ont d’autant plus de petitesse et de rapidité dans la course et dans le saut, que les jambes sont plus courtes en avant et plus longues en arrière : or, c’est le contraire qui existe dans la Girafe. Néanmoins, bien que les données d’une telle conformation se nuisent réciproquement, il reste toutefois au profit de sa course rapide (mais alors cette rapidité n’est évaluée que relativement) ; il reste, dis-je, au profit de cette course, que, possédant de plus longues jambes pour fuir des ennemis entraînés à sa poursuite, elle réussit le plus souvent à leur échapper.

La Girafe, excitée à fuir, se presse, s’emporte, et est bientôt hors de vue ; mais elle ne soutient point long-