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ce qui eut lieu dans cette circonstance, puisque ni les formes, ni les couleurs, ne répondent exactement aux racines du mot composé Camélo-pardalis. D’abord, quand au Chameau, les différences portent sur des choses fort importantes ; un Chameau n’a point de cornes : sa mâchoire inférieure est caractérisée par deux dents incisives de moins ; ses lèvres sont fendues, et son large pied est emboîté dans une semelle. La Girafe au contraire, porte comme les Daguets ou Faons cornus des Cerfs des prolongemens frontaux : elle a les huit incisives propres au plus grand nombre des animaux qui ruminent ; le même pied fourchu, une toute semblable conformation d’appareils intestinaux, etc. En second lieu, quant à la prétendue ressemblance de la Girafe pour les taches de la peau avec le Léopard, ce ne sont point des taches rondes, régulièrement distribuées en roses, mais de grandes plaques entières et irrégulières.

On trouve dans les auteurs du moyen âge, qu’en 1486 l’Égypte envoya une Girafe à un duc de Médicis, maître de Florence. La Girafe de cette époque s’était identifiée, quant à ses sentimens du moins, avec tous les premiers étages des belles maisons de la ville ; elle allait tous les jours prendre un de ses repas des mains des dames florentines, dont elle était devenue la fille adoptive ; ce repas consistait en plusieurs sortes de fruits, de pommes principalement.

Le bel animal du roi, c’est le nom donné à la Girafe sur toute sa route dans le midi de la France, le bel animal du roi est différemment nourri qu’alors : sa nourriture ne fut, et n’est encore point celle qu’il préfère dans