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rencontré ce jeune homme chez M. Line, qui le lui avait présenté, avait été charmé de sa distinction, de sa bonne grâce et de son mérite et émerveillé de lui entendre parler aussi facilement le français, l’anglais et l’espagnol ; il aurait pu ajouter l’italien et les langues mortes qui lui étaient encore familières. Né à Séville, d’une famille originaire des Flandres, les Van Hermet, venus en Espagne après les conquêtes de Louis XIV, François-Xavier Hermet avait été envoyé à cinq ans à l’École de Pont-Levoy ; heureusement doué pour l’étude des lettres, il y fit de brillantes études et conserva toute sa vie le bienfait de l’éducation si religieuse et si française qu’il y avait reçue.

Déjà présenté à Bon-Papa par M. Line, il fut tout particulièrement bien reçu par Bonne-Maman, et on peut dire qu’ils vécurent toujours dans une douce intimité et une parfaite sympathie. Ils s’aimaient et s’appréciaient réciproquement et avaient ensemble bien des points de conformité. Homme du monde, esprit juste et fin, causeur aimable et cœur affectueux, il était l’ami autant que le gendre, et l’on ne saurait trop dire le charme qu’il apporta aux relations de la famille. Séraphine n’était pas moins éprise que son futur, et ils furent toujours tendrement dévoués l’un à l’autre. Le mariage se fit le 2 avril 1829, à la chapelle du Calvaire de Saint-Roch.

Nous ne suivrons pas dans tous leurs détails les événements de famille qui ont été conservés dans les Souvenirs écrits en 1883. Chacun pourra y revenir dans les feuilles manuscrites pour des détails précis. C’est toujours Mamita qui est le centre et l’attraction de tous. Jean et Joséphine avaient quatre enfants et demeuraient avec Mme Guénet. Hermet et Séraphine et leurs quatre enfants étaient dans la même maison que Mamita. L’été, tous se réunissaient dans les environs de Paris. Micaëla, Louise et Charlotte terminaient leur éducation et étaient dans l’épanouissement de leur beauté, de leur grâce, de leur charme ; elles s’occupaient beaucoup de leurs nièces et en étaient adorées. Le bon Thomas était l’aimable mentor de la jeunesse. Ferdinand en était le bout-en-train non moins aimé. De 1830 à 1842, années heureuses pour la famille !

En 1842, Jean perd deux enfants, premier deuil depuis la