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Adieu, mon fils ; ménagez votre santé, et croyez-moi pour la vie votre bonne maman.

J’embrasse mon cher fils Salabert, à qui je recommande son frère ; il voudra bien lui aider de ses conseils. Nous avons reçu la lettre par le capitaine Sol, venant du Sud. Votre père vous a écrit, il y a huit jours, par un bâtiment de Bristol. Adieu, mon cher Salabert, je vous souhaite la continuation d’une bonne santé et de la prospérité dans vos petites entreprises. Songez souvent que vous n’avez pour tout bien que vos talents, et que vos parents sont dans l’impuissance de vous donner le plus faible secours.

Votre sœur vous embrasse.


Mme CHAUVITEAU À SON FILS CHÂLON

Providence, 30 mai 1798.

Aujourd’hui, quinze jours, mon cher Châlon, que vous nous avez quittés. Je me flatte que quand vous recevrez ma lettre, vous serez avec votre frère. Nous avons reçu hier matin de ses nouvelles par le capitaine Donisson qui nous a remis une lettre de vous et des melons. Votre papa s’est chargé de faire vos commissions auprès des sweet heart. J’ai appris avec grand plaisir qu’il n’y avait point de corsaires, ce qui me causait beaucoup d’inquiétudes pour vous ; ne négligez pas de profiter de la première occasion pour nous annoncer votre arrivée. Je vous ai vu, mon cher ami, partir avec bien du chagrin ; mais la lettre de Salabert m’a bien consolée : elle vous promet des jours plus heureux et de l’espoir pour l’avenir. Ainsi, mon fils, votre sort dépend de vous et de votre conduite. Dans ce pays, nouveau pour vous, attachez vous à vous