qu’on donne aux adolescents en Angleterre. C’est le jour de Davidson, décidément. ”
Mais Jane, en se retournant, fit voir le riant visage d’une enfant d’environ trente ans, et s’écria :
— Vous ne croyez pas, Fanny, que c’est agaçant de ne pas trouver, autour de soi, depuis des semaines, un seul objet très froid, ou même frais au toucher ? Les murs sont chauds après minuit, l’argenterie est tiède, et le dallage… C’est fatigant…
— La faute à qui ? Ce sacré Farou… Il veut finir la pièce ici…
— Il fallait vous défendre, Fanny, nous défendre, nous tous ! Jusqu’au valet de chambre qui meurt de langueur…
Elle fronça ses sourcils cendrés, renforcés d’un trait délié au crayon, et regarda sévèrement la campagne qui s’endormait sous le soir sec.
— Mais vous dites oui, et encore oui… Si encore ça vous servait à quelque chose, votre “ ouimonchérisme” d’esclave… Les femmes, vraiment…
— Kss !… Kss !… siffla Fanny.
Jane se tut, rougit à sa manière, c’est-à-dire que son teint bis devint plus foncé.
— Je me mêle de ce qui ne me regarde pas, je sais bien…
— Oh ! qu’est-ce que ça fait !
Fanny s’avisa, après coup, qu’une absolution aussi ambiguë pouvait blesser Jane, et elle ajouta :
— Jane, ne soyez pas si moqueuse avec le petit Farou. Il a seize ans. C’est dur pour un jeune garçon.