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un rag-time, la trêve normale — et qu’on devrait imposer — la minute de silence, d’obscurité morale pendant laquelle le cerveau et l’estomac pouvaient se ressaisir. Il faut fuir — sinon empoigner, par les revers de l’habit le moins ignare des aubergistes fastueux, et lui dire : « Comprenez, comprenez donc qu’il n’y a pas de musique gaie, si elle n’est rompue, variée, secourue par de considérables silences ? Comprenez que c’est, pour le plus futile esprit, une funèbre épreuve, qu’une joyeuse musique qui est joyeuse pendant deux, trois heures et davantage ! Voyez, après le premier coup de fouet tonifiant des archets, après les mille piqûres des mandolines, voyez les visages se figer, les bouches se taire, voyez l’anxiété, le fatalisme musical sur les fronts ! Vous ne favorisez point l’appétit, mais tout au plus la soûlerie mélancolique, la nocturne et sombre habitude du champagne à jeun, pris comme l’absinthe sans nourriture. Vous tarissez la conversation des amis, et quels amants n’ont pas vu flotter entre eux, bercés sur l’onde lente et trouble d’une valse, les pires fantômes de leurs souvenirs ?… »