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XI

Les repas, ici, me sont un supplice. Nous avons le choix entre deux restaurants, qui tous les deux dépendent du casino ; car les hôtels ne servent point de repas, et cette ville d’eaux, qui n’a de ville que le nom, se compose du casino, de l’établissement thermal, et de quatre grands hôtels. Ces réfectoires où l’on se rend comme des pensionnaires, ou des prisonniers, où l’on grille à midi sous le rude soleil montagnard, suffisent à me couper l’appétit. J’ai songé à me faire servir dans ma chambre, mais on m’apportera la desserte tiède, et puis, ce ne serait pas gentil pour Marthe, à qui les repas sont des prétextes à potiner et à fouiner… Je parle déjà comme elle !

Calliope s’assied à la même table que nous,