et tremblent de se faire pincer dans la chambre de la dame. Je les veux familières et déchaînées.
— Comment vous appelez-vous, les petites noires et blanches ?
— Hélène Jousserand, Madame.
— Isabelle Jousserand, Madame.
— Ne m’appelez pas madame, jeunes nigaudinettes. Je suis Claudine. Vous ne savez pas qui est Claudine ?
— Oh ! si ! s’écrie Hélène (la plus jolie et la plus jeune), Mademoiselle nous dit toujours, quand on a fait quelque chose de mal…
(Sa sœur la pousse ; elle s’arrête.)
— Va donc, va donc, tu nous arales ! N’écoute pas ta sœur.
— Eh bien, elle dit : « Ma parole, c’est à fuir la place ! On se croirait revenu au temps de Claudine ! ou bien : « Voilà qui est digne de Claudine, Mesdemoiselles ! »
(Exultante, je danse la chieuvre.)
— Quelle veine ! C’est moi l’épouvantait, c’est moi le monstre, la terreur légendaire !… Suis-je aussi laide que vous l’espériez ?
— Oh ! non, fait la petite Hélène, caressante et craintive, et qui voile vite ses doux yeux sous des cils à double grille.