peu de la joie fière d’une maman à qui l’on dit : « Votre fils aura tous les prix ! »
Toute ma famille végétale m’appelle. Mon ancêtre le vieux noyer vieillit à m’attendre. Sous la clématite, il pleuvra des étoiles bientôt…
Mais je ne puis, je ne puis ! Que ferait Rézi sans moi ? Je ne veux pas laisser Renaud près d’elle ; mon pauvre grand est si aimeur, et elle si… aimable !
Emmener Renaud ? Rézi toute seule, Rézi dans un Paris d’été, sec et brûlant, seule avec sa fantaisie et son goût de l’intrigue… Elle me trompera.
Mon Dieu ! est-il vrai que, d’heure en heure, de baisers en bouderies, quatre mois ont déjà passé ? Je n’ai rien fait durant ce temps, rien fait qu’attendre. J’attends, en la quittant, le jour qui me la rend ; j’attends, quand je suis auprès d’elle, que le plaisir, lent ou bref à venir, me la livre plus belle et plus sincère. J’attends, quand Renaud est avec nous, qu’il s’en aille, et j’attends le départ de Rézi, pour causer un peu sans amertume, sans jalousie, avec mon Renaud que, depuis Rézi, il me semble aimer plus encore.