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histoires, c’est facile à voir. Son fils ne lui ressemble que très vaguement. L’arête têtue des sourcils, peut-être ? Mais tous les traits, chez Marcel, sont si affinés, que ce n’est pas encore bien sûr. Quelle drôle de figure, à la fois sèche et soumise, fait mon neveu à l’auteur de ses jours ! En tout cas, il ne le crie pas sur les toits, qu’il a un papa ; celui-ci me paraît pourtant plus qu’avouable. Mais, manifestement, chez tous les deux, la voix du sang ne « huche » pas à vous détériorer l’oreille moyenne.

— Tu vas bien, mon petit ? tu travailles bien ?

— Oui, père.

— Je te trouve l’air un peu fatigué.

— Oh ! non, père.

— Tu aurais dû venir aux courses avec moi aujourd’hui. Ça t’aurait secoué.

— Père, il fallait bien que je servisse le thé.

— Ça, c’est vrai. Il fallait bien que tu servisses le thé. À Dieu ne plaise que je te détourne d’aussi graves devoirs !

Comme la chouette Barmann et l’antilope cypriote font patiapatia ensemble, l’une auto-