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Quant k ce que fut sa vie, il faut, pour 4tre Equi- table covers madame du CiiMelet, ne point la s^pa- rer de son temps; pour comprendre ses faiblesses, pour les excuser mgnae, il est n^essaire de les com* parer aux intrigues audacieuses, aux galanteries sans amour des femmes d'alors : bien peu flirent 6g»r6es parlecoeur.

Dans madame du Chatelet, nous Tavons vu, c*est toujours le sentiment qui domine, et dans la peinture de ce sentiment son style reste constanmdent chaste, line sensibility delicate Tentralne et la contient k la foi». La femme sup^rieure maitrise en elle la femme du XVUr sifecle.

Son caractfere et ses gouts Etaient pourtant, il faut Tavouer, une des expressions les plus caractiristiques de celte Epoque, k la fois si frivole et si tourmentfe, se raillant de tout et voulant tout connaitre, se ii- battant au milieu des ruines et ne pressentant pas Tordre meilleur qui allait en sortir. La vieille foi ^tait morte, le respect pour la royaut^ avalt disparu, et rien ne remplacait encore ces symboles d^truits; les de/oirs politiques, les sympathies et les croyances nouvelles, ^taient k peine en germe dans les coeurs.

Voltaire avait le sentiment profond de la justice;