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pftrled'elle. Taime Cirey; je ne pdurrafe pas sup* porter Lun^villc ou je Fai perdue d'une manifere plus fuoeste que vousne pensez. Mais les lieux qu'elle em- bellissait me sont cbers. Je n'ai point perdu une thai- tresse, j'ai perdu la moiti^ de moi-mfime, une ame pour qui la mienne £tait faite, un ami de vingt ans que j'avais vu uaitre. Le pirc le plus tendre n'aime pas aulremtmt sa fille unique. J'aime k en retrouver gartout I'idde; j'aime k en parler k son mari, k son fils^ enfin les doulears ne se ressemblent point, et voilk comme la mienne est faite. Comptez que mon 6tat est bien (Jtrange... Je viens de lire des mat^riaux immenses de taadanie du Chktelet qui m'effrayent. Comment pouvait-elle plcurer avec cela k nos trage- dies? f/6tait le gtJnie de Leibnitz avec de la sensibi- lity. Ah! mm cher ami, on ne sail pas quelle perte on afaitel »

L'appartement que Voltaire occupait k Cirey fut d6meuM6; il ne resta plus que les murs de cette ga- lerie et de ce cabinet de travail oil chaque jour elle* s'asseyait auprfes delui, inspirant ses onvrages et lui donnant des conseils

La douleur de Voltaire fut trtevive pendant plu^ sieUfi mois; i} ci»aapr^ait la grandeur de la pert9