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PROMENADE EN HOLLANDE.

mour où se célébrerait le double mariage au retour.

Les jours suivants s’écoulèrent dans les mêmes projets et dans les préparatifs multipliés du départ. Les deux veuves se montrèrent envers leurs fils d’une prodigalité inusitée. Elles entassèrent dans le vaisseau tout ce qui pouvait flatter leurs penchants. Georges, passionné pour la vie active, eut des armes de prix ; Guillaume, studieux, et qui voulait, disait-il, faire dans l’Inde des découvertes scientifiques, reçut des livres rares, des instruments d’optique et de physique. Beaucoup d’argent fut mis à leur disposition. On décora avec luxe la partie du navire qu’ils devaient habiter : Marguerite et Rosée y contribuèrent avec amour ; leurs deux portraits y furent placés. Elles avaient une tranquillité apparente qui trompait sur l’état de leur cœur ; peut-être aussi ne souffrirent-elles alors que modérément : un an était assigné comme terme de cette absence, et un an paraît si court à cet âge !

Van Hopper montrait un calme plein de confiance. Les mères de leurs fiancés étaient devenues douces et bonnes pour elles. Pourquoi douter ? pourquoi murmurer contre la volonté du ciel ? Mieux valait se soumettre à la Providence, qui leur réservait le bonheur dans un temps prochain.

Cependant le jour du départ arriva, et nous allâmes ostensiblement accompagner les voyageurs jusqu’à